Si le monde veut atteindre ses objectifs de carboneutralité, les investissements dans les actifs d’énergie propre devront augmenter pour atteindre 4,5 billions de dollars US par an d’ici 2030.1 Sans une telle injection de capitaux, il y aura un déficit important dans les dépenses d’infrastructure qui, selon les estimations, pourrait atteindre 15 billions de dollars US2 d’ici 2040. Ce déficit pourrait tout entraver, de la modernisation du réseau électrique à la création de solutions de captage du carbone, et plus encore.
Pour mieux comprendre les besoins en infrastructures de la transition énergétique ainsi que les possibilités d’investissement, nous avons parlé à Jessica Kennedy, directrice générale de l’infrastructure chez Northleaf Capital Partners, à Toronto, et à Olivier Laganière, qui dirige les activités d’investissement en infrastructures de Northleaf dans les secteurs de la transition énergétique et des énergies renouvelables en Amérique du Nord.
Un marché en voie de maturation
Au niveau actuel des dépenses, seuls 79 billions de dollars US sont en place sur les 94 billions de dollars US nécessaires, selon les estimations, pour les dépenses d’infrastructure liées à la transition d’ici 20401. Il existe donc des occasions importantes pour les Canadiens qui souhaitent investir dans les infrastructures privées.
Le défi pour les investisseurs est que le secteur de l’infrastructure est incroyablement vaste, ce qui peut compliquer la recherche de projets rentables et l’identification d’occasions susceptibles d’avoir des répercussions durables. Les investissements en infrastructure vont des petits projets locaux aux mégaprojets nationaux, et leur risque et rendement varient. « La transition énergétique est impressionnante, » affirme Mme Kennedy. « Une grande partie de cette transition comporte un risque élevé, mais certains types d’actifs, tels que le stockage de l’énergie et la décarbonisation, parviennent à maturité et se développent. »
M. Laganière ajoute qu’en ce qui concerne l’évolution des infrastructures axées sur la transition, les investissements nécessaires ne suivent pas le rythme de la demande en matière d’énergies renouvelables, de captage de carbone, de modernisation des réseaux d’énergie et autres. « De plus en plus de capitaux arrivent dans cet espace, mais les besoins continuent de croître et dépassent les entrées de capitaux. »
Pleins feux sur la décarbonisation
Selon M. Laganière, le domaine de l’infrastructure devra connaître beaucoup de changements pour que l’Amérique du Nord et le monde atteignent la carboneutralité. Pour lui, les infrastructures liées à la transition sont tout ce qui a trait à la décarbonisation. Dans le cadre de cette définition, certains domaines requièrent l’attention des investisseurs : « Les électrons, les molécules et tout ce qui est nécessaire pour relier les deux, » explique-t-il.
Les électrons font référence à la production d’électricité, à l’évolution vers une plus grande électrification et aux solutions qui empêchent davantage de dioxyde de carbone de pénétrer dans l’atmosphère. L’une des plus grandes possibilités dans cette catégorie concerne la modernisation du réseau, qui subit une pression énorme sur plusieurs fronts, de l’augmentation du nombre de véhicules électriques et d’infrastructures de recharge à la mise en service de sources d’énergie renouvelable supplémentaires.
Le besoin insatiable des centres de données grands consommateurs d’énergie, nécessaires au fonctionnement des solutions d’intelligence artificielle, des plateformes d’informatique en nuage et des technologies de l’internet des objets, exercera une pression encore plus grande sur le réseau. « La demande sera extrêmement forte et le réseau a déjà pris du retard, » souligne-t-il.
Le développement de l’énergie solaire contribue à combler l’écart avec une solution « verte », mais l’intermittence de la ressource signifie que l’énergie n’est pas toujours disponible en fonction des besoins. Cela peut causer un problème, car il n’y a pas suffisamment de solutions de transmission ou de stockage de batteries pour conserver, et éventuellement redéployer, l’énergie excédentaire. Pour satisfaire la demande croissante d’énergie, davantage de centrales au gaz naturel devront aussi être mises en service, explique. M. Laganière.
La recherche d’actifs intéressants
De façon plus générale, l’investissement dans les infrastructures privées devient plus intéressant pour le marché de détail, parce que des actifs comme les ponts, les routes, les aéroports et, de plus en plus, les actifs axés sur la transition énergétique offrent aux investisseurs l’occasion d’obtenir une exposition aux actifs dont les rendements ne sont pas corrélés avec ceux des marchés élargis et qui génèrent souvent un rendement.
Northleaf gère un fonds d’infrastructures privées dans lequel Mackenzie investit pour son Fonds d’infrastructures privées Mackenzie Northleaf. Northleaf gère également d’autres fonds de capital-investissement et de crédit axés sur le marché intermédiaire, qui englobe des sociétés dont la valeur est inférieure à 1 milliard de dollars, plutôt que des projets de grande envergure. « Le nombre de grands actifs est limité. C’est la raison pour laquelle nous trouvons plus de valeur relative et un plus grand nombre d’occasions en restant petits, » explique Mme Kennedy.
En général, les investissements intéressants dans les infrastructures génèrent des revenus stables et continus, et sont assortis de contrats à long terme de sorte que les actifs peuvent continuer à être rentables pendant de nombreuses années. M. Laganière et Mme Kennedy recherchent ce type d’actifs, tant dans le domaine des infrastructures traditionnelles que dans celui de la transition énergétique.
Par exemple, à leurs débuts dans cet espace en 2012, ils ont investi dans une société britannique spécialisée dans l’énergie solaire sur les toits, qui bénéficiait d’un programme gouvernemental offrant un contrat à taux fixe de 20 ans pour le paiement de toute l’électricité produite. Cet investissement les a rassurés quant aux rendements potentiels attendus à long terme. Ils ont ensuite investi dans un parc éolien en Ontario, qui bénéficiait aussi d’un contrat gouvernemental d’achat d’électricité à prix fixe de 20 ans, et dans une installation solaire de 500 MW en Espagne qui, une fois achevée, était le plus grand projet solaire autonome en exploitation en Europe occidentale.
Plus récemment, Northleaf a pris une participation majoritaire dans EVPassport, une société d’infrastructure-service de Los Angeles qui construit et déploie des chargeurs de véhicules électriques. La société n’adopte pas l’approche typique « si vous le construisez, ils viendront », qui consiste à vendre des chargeurs à un acheteur avec une majoration ou à installer un chargeur dans un stationnement en espérant que les gens paieront pour l’accès et l’utilisation. Elle signe plutôt des contrats avec des propriétaires de biens immobiliers, tels que des complexes résidentiels, des commerces de détail et des tours de bureaux, dans le cadre desquels elle installe des chargeurs clés en main en échange d’une redevance mensuelle permanente.
« La société savait qu’elle aurait beaucoup de clients désireux d’installer des chargeurs sur leurs sites s’ils n’ont pas à payer à l’avance et s’ils n’ont pas à prendre en charge tous les travaux d’installation », explique M. Laganière. Grâce à un modèle d’abonnement, « même dans le scénario le plus défavorable, la société obtient un rendement acceptable, ce qui nous permet d’être à l’aise avec les risques sous-jacents. »
La transition énergétique a évolué depuis que Northleaf a commencé à investir dans le secteur, avec une baisse des rendements des contrats gouvernementaux à prix fixe, ce qui a rendu plus difficile la recherche de bonnes occasions. Northleaf a cherché d’autres occasions dans le secteur, comme EVPassport, pour investir dans des projets de transition énergétique qui se concentrent toujours sur les flux de trésorerie contractuels. « Le plus grand changement a été d’essayer de trouver ces revenus de qualité dans un espace beaucoup plus encombré », a déclaré M. Laganière.
Pour M. Laganière et Mme Kennedy, ces occasions sont bien présentes et se développent. « L’ensemble du paysage des infrastructures, y compris le domaine de la transition énergétique, continue de croître, de se développer et de changer, ce qui est positif pour les investisseurs », déclare Mme Kennedy. « Il y a beaucoup à faire. »
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